Le blog est à Turin.
Il y a ici quelques belles églises du baroque piémontais. Place aujourd’hui à la Real Chiesa di San Lorenzo parce qu’elle est incroyablement belle.
L'édifice commence à être édifié au XVIIe siècle, mais c'est l'architecte Guarino Guarini qui y travaille de 1666 à 1680 jusqu'à ce qu'elle devienne ce qu'elle est actuellement.
Un plan carré (autel principal en face de l'entrée, deux autels latéraux) surmonté d'une incroyable coupole de lumière. Vous voyez ? Huit paires d'arcs s'entrecroisent et dessinent un octogone central. L'octogone est surmonté d'un clocheton, mais le tambour de ce clocheton possède des fenêtres et ce centre est très clair. Le pourtour du dôme a huit grandes fenêtres aux angles arrondis, chacune entre les supports. Et enfin, on devine la présence des oeil-de-boeuf tout autour de l'octogone, là où se croisent les arcs. On ne les voit pas, mais leur lumière indirecte est bien présente et contribue à illuminer cette couverture.
Le visiteur se sent irrésistiblement attiré par le haut. L'oeil se perd dans cette géométrie parfaite.
De l'extérieur, cela donne ça. Cela semble moins baroque, moins original, mais il y a quand même les lignes concaves au niveau des grandes fenêtres (elles-mêmes encadrées par des pilastres). Au-dessus il y a des lignes convexes avec des demi-colonnes engagées entre les fenêtres (qui n'ont plus l'air si petites). En haut le clocheton avec ses fenêtres rondes.
Cela n'est-il pas parfait ?
L'autel principal, peut-être un peu chargé, mais éclairé lui aussi par de la lumière indirecte. Le niveau du rez-de-chaussée est surmonté par un niveau de tribunes, qui fait tout le tour de l'église, passe au-dessus des autels et derrière les pendentifs. Ces tribunes ont de grandes fenêtres, qui contribuent à éclairer l'autel.
J'ai un peu bloqué sur cet autel latéral (avec un groupe sculpté représentant l'Annonciation) à cause du jeu de courbes et de contre-courbes tout à fait fascinant (il faut une science des proportions et de l'équilibre pour réussir ça !) : le plan au sol est celui d'un bel arc-de-cercle, mais voilà que l'autel prend l'allure d'une abside : si le niveau où se trouvent Marie et Gabriel est rectiligne, on a une belle ligne concave au-dessus, avec cette demi-abside et l'alternance de marbres colorés qui donnent l'illusion de la profondeur. Et puis le jeu entre les frontons interrompus est assez fou.
Le détail des couleurs et des motifs.
L'autel latéral d'en face est tout différent.
Et dans les angles, c'est comme ça.
Après cette visite, vous pouvez visiter le Suantuario della Consolata, où ont agi ensemble Guarini et Juvarra. C'est loin d'être aussi fascinant, mais il y a quand même un beau campanile roman, un choeur avec quatre chapelles latérales, une crypte et un presbyère elliptique.
Et à la sortie, s'il fait bien froid, on boit un bicerin Al Bicerin, une boisson inventée en 1763. C'était un bon siècle ça.
La sacristie est très belle également.
La semaine prochaine, interruption du programme touristique pour un article spécial. Nous reprenons les visites dans deux semaines, avec des photographies du Palais Royal.
7 commentaires:
Grâce à toi je ne vois plus les églises baroques de la même façon . Lumière, prouesse architecturale. Mais psst, parfois un peu chargé?
@Keisha : des fois c'est chargé, je me souviens de l'église des jésuites à Gênes, j'en avais rigolé. Mais pas le cas ici. Le plan est très simple et clair, et très structurant finalement. Tu as le sentiment que les ornements (même nombreux) sont à leur place. Et puis cette coupole fabuleuse qui apporte tant de lumière, elle donne une image d'ordre et d'harmonie.
ça va j'ai mon dico d'italien sous la mains
Encore merci pour cette escapade italienne virtuelle à tes côtés.
@Dominique tu es bien équipée pour les visites alors.
@JeLisJeBlogue : c'est un plaisir de revoir ces photos.
décidément, je suis totalement convaincue par cette ville !
@Eimelle : tu m'as l'air facile à convaincre. Il y aura encore deux billets en février.
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