La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 26 juillet 2025

Le sanctuaire Cerro de los Santos

 


Le sanctuaire Cerro de Los Santos (province d'Albacete, Espagne) a été fondé au IVe siècle av.J-C et a été actif jusqu'au IVe siècle de notre ère. Il se trouvait sur une hauteur, au-dessus de la voie dite héracléenne, celle qu'emprunta Hannibal dans sa route vers l'Italie. Le sanctuaire accueille très tôt un sanctuaire ibérique.

On y a trouvé les restes d'un temple, à l'architecture d'inspiration italique, et de nombreux ex-votos (bijoux, céramiques), mais le site est connu pour ses figures votives, des sculptures en pierre, représentant des humains ou des animaux, des hommes ou des femmes.

Représentantes de l'élite locale, les femmes sont représentées en train de faire une offrande à la ou les divinités honorée(s) dans ce lieu. Il y en avait sans doute plusieurs dizaines.Elles sont représentées avec leur plus beaux atours, vêtements et bijoux, avec tous les insignes de leur statut.

Ces sculptures en calcaire datent du IIIe siècle av. J-C.

Au-delà de certains aspects étonnants des coiffures, je suis frappée par leur variété : forme des coiffes, bijoux, motifs des vêtements (du fin plissé parallèle, au quadrillage, en passant par le zigzag). Ce ne sont peut-être pas les portraits d'individus, mais pourtant chacune d'elles est bien individualisée avec ses attributs, reconnaissables par la collectivité.

La Gran dama oferente mesure 1,30 mètre de haut. Elle est majestueuse.

Elle est également en calcaire. Une femme, peut-être membre d'une élite locale ou régionale, peut-être divinisée, représentée avec une coiffure compliquée, trois colliers. Sur le col, une fibule tient en place une tunique. Les vêtements se superposent et se dévoilent : longue chemise plissée (regardez au-dessus des pieds), tunique, peut-être un châle avec ses pompons, un lourd manteau au plissé en zigzag... quelle majesté.


Connu depuis longtemps, le site a été pleinement fouillé à partir du XIXe siècle. Ces statues ont immédiatement rencontré un grand succès, au point où des faux ont été fabriqués pour être vendus sur le marché de l'art.

Les faux les plus habiles sont conçus à partir de statuettes authentiques, à qui on a ajouté des détails et des symboles (ah ! le XIXe a le goût des mystères), orientant l'analyse vers l'Égypte ou l'Orient. Soleil, lune, et détails innombrables...

Toutes ces sculptures sont à voir au Musée d'archéologie nationale à Madrid. La semaine dernière, je vous proposais de rencontre la belle et mystérieuse Dame d'Elche.

Plus généralement, j'ai un goût certain pour la sculpture celte : les guerriers celtes de Bouches-du-Rhône ; le guerrier gallo-romain de Vachère ; la déesse-mère de Saint-Aubin-sur-mer ; la Tarasque de Noves.

La semaine prochaine, des bêtes féroces (et ce sera le dernier billet touristique avant la trêve estivale).

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