La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 11 avril 2020

Au jardin des Oliviers

Suite du parcours dans les photos de l’ordinateur, au fil de la Passion du Christ.
Dans la vraie vie, 11 avril, nous sommes à la veille du dimanche de Pâques, mais sur ce blog, nous sommes encore dans la nuit de jeudi à vendredi.
Nota bene : J'ai ajouté un point "lavement des pieds" au billet de la semaine dernière sur la Cène.

Après le repas du soir, Jésus se rend au jardin des Oliviers. Il passe la nuit à prier, tandis que ses amis se reposent.
Judas arrive, guidant quelques soldats de l’armée romaine venus l’arrêter. Judas désigne Jésus en lui donnant un baiser. Et Jésus est arrêté et emmené.
Avant le lever du soleil, Pierre renie par trois fois le Christ.

D'abord, ce Christ au jardin des Oliviers par Giovanni Bellini (1465, peinture à l'oeuf sur bois, National Gallery de Londres). La belle couleur vénitienne, une lumière dorée, le silence et le calme de cette nuit de prière. La figure de Jésus se détache. Le corps de l'un des apôtres est traité dans un beau raccourci, tout à fait saisissant.


Bellini connaissait forcément le tableau de Mantegna (tempera bois 1458-60 National Gallery de Londres), qui se trouvait à Vérone alors. Ici, tout est plus minéral et un peu plus dur. La ville de Jérusalem se déploie magnifiquement, comme une ville fortifiée médiévale, mais avec la rotonde du Saint-Sépulcre bien reconnaissable. Dans les deux tableaux on voit à l'arrière-plan la troupe armée quittée par Judas qui s'avance. Nous sommes à l'aube.

L'arrestation sur les fresques de Vic (que vous commencez à bien connaître). Plus exactement ici, le baiser de Judas, avec le mouvement des corps si expressif !

En 1630, Matthias Stom représente L'Arrestation du Christ (musée d'Ottawa). Pas de soldats romains ou de soldats tout court, mais une milice (l'un d'eux a un casque et une épée). Ce sont des civils. Les figures sont traitées de façon très réalistes, dans un camaïeu de bruns. Et subtilité pour la lumière : elle n'a rien de surnaturel puisqu'elle provient d'une torche. Pourtant seul le Christ est dans la lumière, il donne même l'impression d'éclairer la nuit. Magnifique tableau !

Le Reniement de Saint Pierre par un élève de Carlo Saraceni (1610 musée du Vatican) (tableau découvert en compagnie de Myriam à Jacquemart-André !). On est dans la lignée du Caravage : des figures du peuple, en vêtement contemporain, Pierre habillé comme un moine, la lumière vive, les couleurs brunes... et surtout cette magnifique dispute entre Italiens qui parlent avec les mains ! On imagine très bien le dialogue.

Les semaines précédentes : Je vous ai montré des natures mortes (XVIIe et XIXe siècles) en prenant prétexte du Carême. Puis vous avez eu les RameauxLa Cène et le Lavement des pieds.
La semaine prochaine, nous continuerons le récit du martyre de Jésus.

2 commentaires:

  1. Exact, ce reniement est magnifique (et visible sans trop s'éloigner , j'ai visité le musée pour une expo, mais je ne me souviens pas du tableau)

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    1. J'ai visité le musée du Vatican mais sans le voir ! Il était à Paris pour l'expo sur Caravage. Il était superbement éclairé.

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