La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 20 juin 2020

Arma Christi

Autel votif des Aygosi, 1470, cathédrale d'Aix-en-Provence.
C’est la fin….
Depuis le mois de mars, je vous ai montré ici des photos d’œuvres d’art, essentiellement tirées de mon ordinateur, prenant le prétexte de la Passion du Christ.
Nous sommes partis du Carême, puis nous avons suivi toutes les étapes, des Rameaux jusqu’à l’arrestation, au jugement et à la condamnation, à la mise à mort et à la mise au tombeau. Ensuite ce furent les étapes de la vie de Jésus après sa mort, de la Résurrection jusqu’à la Pentecôte.
Keisha m’a suggéré de placer des représentations du chemin de Damas, mais je n’en ai trouvé aucune dans l’ordinateur !
Je ne sais pas trop si vous avez apprécié le voyage. Pour ma part, j’ai aimé redécouvrir toutes ces œuvres, admirées et photographiées, et vous les faire découvrir (parce qu’elles ne sont pas toutes très connues). J’ai aussi apprécié l’arbitraire de ce programme, qui a permis de rapprocher des ivoires du XVe siècle des sculptures de la Sagrada Familia, des peintures flamandes à des vitraux français. C’était plutôt éclectique (dans la limite de mes goûts et de mes voyages).
Le billet du jour est certes destiné à me permettre de gagner du temps, en attendant que je reprenne le chemin des musées.
Église Saint-Pierre de Collonges-la-Rouge, 17e siècle, image RMN.
Mais j’avais quand même envie de vous faire découvrir ces œuvres à l’iconographie étonnante. Ce sont les Instruments de la Passion, appelés aussi Arma Christi. Des œuvres bizarres, comme des rébus, où chaque objet isolé renvoie à un épisode précis de la Passion. Reconnaissez-vous la plaie dans cette grande bouche rouge ? C’est l’occasion de réviser pour savoir si vous êtes incollables sur le sujet. Leur liste varie et peut plus ou moins s’allonger. Ces œuvres constituent des supports à la réflexion du croyant : elles aident à se souvenir et constituent des guides pour la prière, comme autant de petits chemins de croix. Aujourd’hui, on aurait tendance à les trouver de mauvais goût et à avoir du mal à comprendre comment une religion dite du salut peut autant s’appuyer sur des instruments de torture et de souffrance. Mais ces représentations curieuses sont plus répandues qu’on ne croit !
Heures de Boucicaut, folio 242 recto, Les Instruments de la Passion,
 15e siècle, Jacquemart-André, image RMN.
Les Instruments de la Passion, 1330, ivoire, V&A image RMN.
Paimpol, La Croix aux instruments de la Passion, photographie, Mucem, image RMN.
Je me suis beaucoup interrogée sur ce que j’allais bien pouvoir trouver à vous raconter pour les week-end de juillet. Finalement, j’ai décidé de rester dans la même époque et de vous parler d’antiquité celte et romaine ! Restez à l’écoute !

4 commentaires:

keisha a dit…

J'ignorais tout de ce thème, pourtant bien présent, tes photos le montrent

Dominique a dit…

comme Keisha je n'avais jamais remarqué ce thème, curieux pour un homme et un dieu sensé apporté la paix

nathalie a dit…

Je sais que ce n'est pas très connu, c'est pour ça que je voulais en parler.
J'en ai vu en pavage de marbre dans une église à Rome aussi.

nathalie a dit…

L'imagerie catholique est assez particulière, elle joue volontiers sur le morbide et le pathétique, parce que chaque symbole de torture et de souffrance symbolise aussi la victoire sur la mort. Il y a des choses assez déstabilisantes.