Alfred Sisley

 Suite de la série impressionniste. Aujourd’hui : Alfred Sisley (1839-1899).

Sisley… hum c’est lequel celui-ci ? Seurat et Signac sont les inséparables du pointillisme. Sisley fait partie des premiers peintres impressionnistes. Et il est britannique. Encore une fois l’occasion de remarquer que l’impressionnisme, que l’on associe si étroitement à la peinture française, est bien international. 

Que dire de lui ? Admirateur de Constable et de Turner, camarade d’études de Monet, Renoir et Bazille. Avec eux, il peint en forêt de Fontainebleau, expose aux Salon des Refusés et il participe aux premières expositions des impressionnistes. Grâce à un mécène, il effectue deux séjours en Angleterre – ce qui explique ses représentations de châteaux anglais, notamment d’Hampton Court, et des falaises de Cardiff. Malheureusement, après le temps des vaches vagues et une fois venu le moment des premiers succès, il est un peu éclipsé par d’autres peintres, notamment Monet ou Degas.

L'Inondation à Port-Marly (1872, Washington NG). Et oui, c'est de lui. Enfin là c'est une esquisse pour les tableaux définitifs, qui sont à Orsay et à Rouen (et oui, c'est aussi une série). Un tableau très calme, aux tons gris équilibrés, avec l'immense vide du ciel et de l'eau.

La Seine à Bougival en hiver (1872 Lille BA). Sisley est le peintre des paysages délicats et harmonieux, au coloris étudiés à chaque heure de la journée et à toutes les saisons. Là, nous sommes en hiver et les mottes de terre font des taches brunes dans la terre tandis qu'à l'arrière-plan le paysage est éclairé par le soleil doré et rose du matin. Une lumière fragile, pas étincelante, baigne l'ensemble.

Printemps. Paysanne sous les arbres en fleurs (1865 privé). Un magnifique pommier qui emplit toute la toile avec ces petites taches de blanc paf paf paf qui créent les fleurs et ce grand mouvement dans un tableau qui est sinon assez sombre.

Village de Voisins (1874 Orsay). Je rapprocherai volontiers ce tableau des Toits rouges de Pissarro pour la rigueur de sa construction. Mais ici une lumière un peu rouge baigne des maisons de pierre blanche. On doit être en hiver, car c'est absolument dépouillé. Pas une fleur pas une herbe pour dévier les lignes des constructions. Il y a deux petites silhouettes humaines.

Vue de la Tamise avec le pont de Charing Cross (1874 Andrew Brownswod arts foundation). Un beau paysage anglais assez proche de ceux de Monet. Ici l'animation est apportée par les fumées des bateaux qui brouillent les lignes. La tache semble elle-même moutonneuse - il doit y avoir de la brume.

Vue de Saint-Mammès (1881 Baltimore Walters Art museum). Un grande simplicité (le ciel, la rivière, les rives) et une variété de touche qui fait toute la vie de la toile. Entre le ciel avec les petits nuages du printemps, transparents, qui s'effilochent et l'eau avec le clapotis des vagues (et dans les deux cas, on est en blanc et bleu, mais le rendu est très différent) et les grandes herbes du premier plan. Il s'agit certes d'un paysage, mais surtout de la façon dont le pinceau représente des sensations et des lumières.

La gardeuse d'oies (1890 privé). Parce que je suis taquine, je finis par ce pastel bucolique. Ici on voit bien les contours du pastel et les tortillis qui rendent à la fois les arbres et leurs reflets dans l'eau, et puis le mouvement des oies.

Les peintres impressionnistes : Édouard Manet ; Claude Monet ; Berthe Morisot ; Camille Pissarro ; Auguste Renoir. La semaine prochaine, un autre peintre.