La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 27 janvier 2019

Arts d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique

Quelques mots aujourd’hui sur un musée particulier de la ville de Marseille, celui des arts africains, océaniens et amérindiens.
Où est-il ? En plein cœur du quartier du Panier se dresse la Vieille Charité. Ce bâtiment absolument magnifique a été construit au XVIIe et au XVIIIe siècles pour accueillir/enfermer les pauvres et les mendiants. Un rectangle de galeries sur trois niveaux et une chapelle à la coupole elliptique (trop trop beau). Chers touristes, vous pouvez visiter et surtout admirer le bâtiment librement (aux horaires d’ouverture), donc n’hésitez pas à franchir les grilles. La Vieille Charité abrite à présent diverses institutions (EHESS, CNRS, Centre international de poésie, musée d’archéologie méditerranéenne - gauloise, grecque, romaine, égyptienne), mais aussi ce musée des arts africains, océaniens et amérindiens, dont j’ai choisi de vous parler aujourd’hui.
Les collections y sont diverses et certains objets sont très étonnants.

Article rédigé initialement en janvier 2019, mais revu et corrigé en décembre 2022.

Objets provenant d’Afrique, plusieurs d’entre eux ayant été offerts par la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille. Il va de soi que de nombreuses œuvres sont arrivées à Marseille pendant la période coloniale. Ce sont des témoignages de l'esclavage, de la déportation, des meurtres, des viols, du vol des terres et du pillage généralisé. Les cartels l'indiquent de façon générale, mais j'ignore si un travail a été entrepris de façon systématique pour connaître la provenance des objets, sans parler d'une politique de collaboration, de restitution, etc.
À gauche : masque provenant du Gabon (peuple Pounou). La couleur blanche est celle des morts. Ce masque constitue un portrait idéalisé d'ancêtre.
À droite : masque du peuple Marka (Burkina Faso). Feuilles de laiton plaquées sur une âme en bois. Masque porté lors des cérémonies d'initiation.

Cuillère en bois de Madagascar (XIXe siècle) avec un crocodile dévorant un buffle.

Objets océaniens, dont la collection du docteur Gastaut, un grand neurologue qui a légué sa collection aux musées de Marseille et que certains ont pu découvrir grâce au polar de Xavier-Marie Bonnot, Le Pays oublié du temps. Cette collection est centrée autour des crânes. Il y a notamment des crânes d'ancêtres surmodelés provenant de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Ayant pour ma part de plus en plus de mal avec l'exposition de restes humains, j'ai décidé de finalement supprimer les photos de l'article. Je pense que le musée pourrait se fendre d'un avertissement car ces objets sont très effrayants. 

Masques de danse du Vanuatu (1e moitié du XXe siècle). Armature de bambous, revêtue d'une pellicule de toiles d'araignées. Il y a par dessus un revêtement à base de bouillie de lianes, mélangées au lait de coco et à l'eau de mer, qui constitue une pâte dure qui peut être modelée ou sculptée. L'enduit est peint. Les masques servaient lors de danses et de cérémonies.

Un très joli hei tiki sculpté par les Maori dans un fragment de crâne humain et provenant de Nouvelle-Zélande. Ornements et spirales.
J'ai choisi de laisser la photo, car l'objet est emblématique : ce morceau de crâne est tellement transformé que l'on ne le perçoit pas comme tel, ou pas immédiatement. C'est le cas également des créations papous qui sont extrêmement impressionnantes et déstabilisantes par le degré de transformation.

Et côté Amérique centrale, il y a d'abord des dizaines de masques mexicains. 
Et tout un couloir avec des centaines d'objets de l'art populaire mexicain. C'est assez fascinant pour qui s'intéresse à cette culture très riche et pleine d'influences diverses.

Il y a aussi plusieurs têtes réduites (c’est absolument terrifiant) (oui, comme dans Tintin) (d'humains et de singes) fabriquées par le peuple Shuar (appelé aussi Jivaros) vivant dans la forêt amazonienne. Ces têtes sont celles d'ennemis et elles équivalent à des trophées.
J'ai supprimé la photo.

Guyane française (peuple Wayampi). Couronne de plume, utilisée lors de danse.

Ne nions pas que certains panneaux sont inadaptés et occultent une partie de la réalité, même s'ils ne passent pas non plus la réalité du pillage colonial entièrement sous silence. Les objets sont magnifiques, étranges et incompréhensibles. Ils nous parlent d'autres univers, lointains et/ou disparus. Les salles, dans l'obscurité, laissent toute la place à leur mystère et à leur beauté. La muséographie est plutôt respectueuse. À vous de décider si vous voulez les admirer ou non.

Si vous ne pouvez vous rendre tout de suite à Marseille, la page Wiki du musée est très bien faite.

Circuit de balades en Bouches-du-Rhône :  les grottes habitées de Lamanon ; le château d'If ; les îles du Frioul ; la Maison diamantée.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Terrifiant ! Dans notre petite ville nous avons aussi une tête réduite dans le cabinet des curiosités.
Bon dimanche !
Syl.

nathalie a dit…

Ça fait peur ! J'ai même hésité à poster les photos, pour dire.