La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 31 janvier 2013

Idées, souvenirs, songes, erraient dans sa tête, ou plutôt des bribes de tout cela.


Léon Tolstoï, Les Cosaques, 1e éd. 1863, traduit du russe par Pierre Pascal en 1960 pour Gallimard.

Un beau roman très agréable à lire, au rythme entraînant.
Le héros Olenine, jeune élégant moscovite, fuyant les dettes et un certain dégoût de la vie, s’enrôle dans l’armée russe, laquelle est en pleine pacification (c’est-à-dire conquête) du Caucase. On est aux confins de l’empire, en Tchétchénie. Autant dire que pour un jeune Russe, le Caucasien est un peu le Breton ou l’Espagnol des romantiques français : un être simple mais plein d’un charme mystérieux. En réalité les habitants restent lointains et inaccessibles, on ne verra d’eux que deux cadavres abattus par l’armée. Ce sont les Cosaques les vrais héros : les habitants mi-russes mi-caucasiens, ennemis de l’armée comme des autres, fiers et inaccessibles, porteurs d’une imagerie exotique.
Olenine trouve à se loger dans un village et tombe bientôt sous le charme de la vie Cosaque, loin des complications de la ville, chassant et buvant comme un vrai. Il découvre aussi Marion, la très belle fille du sous-lieutenant local.
Le thème du roman est simple et sans grande surprise mais c’est une très grande réussite. Tolstoï rend extrêmement bien la beauté des paysages, ces montagnes nouvelles à l’horizon, la forêt, la rivière. Le texte est parsemé de mots de diverses langues, mots qui sonnent aussi étrangement aux oreilles françaises qu’aux oreilles russes, pour signifier le dépaysement.
Clin d’œil : au travers d’une citation, on voit que Tolstoï (comme George Sand) a lu Le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper, son héros étant persuadé de plonger dans un monde disparu.

Tout à coup il vit, à une vingtaine de pas, crut-il au premier instant, des masses d’une blancheur immaculée aux contours délicats, et la ligne fantaisiste, nettement découpée, de leurs cimes et du ciel lointain. Quand il eut compris toute la distance qui le séparait des montagnes et du ciel, toute l’immensité des montagnes, quand il sentit tout l’infini de cette beauté, il craignit que ce ne fût un fantôme, un songe. Il se secoua, pour se réveiller. Les montagnes étaient toujours là.


A. Sauerweid, Bivouac des cosaques aux Champs-Elysées, le 31 mars 1814,
aquarelle, Paris, musée Carnavalet, image RMN
Lecture commune avec Cryssilda pour Un hiver en Russie. Le billet de Cléanthe et de Karine. Autre roman de Tolstoï lu sur ce blog : Anna Karénine.

mardi 29 janvier 2013

Il va dîner comme si rien ne s’était passé. Un front d’airain et une conscience de Karamazov !


Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov, 1880, traduit du russe par Henri Mongault en 1952 pour Gallimard.

Une plongée dans un bon gros roman russe sur le destin des trois fils de Fiodor Karamazov.
Le père pense à ses plaisirs et à sa richesse avant de se préoccuper de ses enfants, élevés par d’autres que lui. Ils sont trois, issus de deux mariages : Dmitri, passionné, un peu tête brûlée mais noble ; Ivan qui veut être libéral ; le doux Aliocha qui n’est qu’amour et hésite entre le monde et le monastère. Tout cela se croise dans une petite ville russe, avec ses fonctionnaires, ses moines, ses veuves, ses marchands de bois, ses propriétaires terriens, ses militaires et ses pauvres. Toutes ces figures donnent son ampleur au roman, sa vivacité et sa couleur car leurs portraits sont très réussis et sonnent juste.
Le récit s’attache aux passions d’amour et d’argent de la famille, avec un entrecroisement subtil des intrigues. Les Karamazov incarnent les déchirements de la Russie en cette fin de siècle : tiraillée entre une histoire ancienne, des castes nobiliaires et des commerçants enrichis, d’anciens serfs devenus libres alors que les hiérarchies demeurent dans les têtes, des tentatives de réformes sociales, l’attrait des idées modernes (françaises, occidentales) qui déstabilisent les fondements de la société, la force de la religion orthodoxe… Chacun des personnages a ainsi quelque chose qui le dépasse et le transcende, tout en restant ancré dans sa réalité et son humanité.
J’avoue pourtant humblement avoir passé quelques pages consacrées à ces longs développements théoriques.


1e page de la 1e édition
image WIkipedia
Comme dans Crime et châtiment, on trouve cet intérêt pour le processus judiciaire et de nombreuses réflexions sur le pardon et la rédemption, réflexions qui peuvent demeurer sans réponse.
Encore deux mots : ce roman est très masculin. Même si plusieurs femmes sont présentes dans le roman et qu’elles ont un vrai rôle actif, elles sont vues à travers le regard des hommes – ce qui leur laisse quelque chose d’incompréhensible. Et le roman possède un narrateur, à la 1e personne, omniscient, qui en sait plus qu’il n’en dit et semble manipuler son récit… on ne saura rien de lui !

À sept heures du soir, Ivan monta dans le train de Moscou. « Arrière tout le passé ! C’est fini pour toujours. Que je n’en entende plus parler ! Vers un nouveau monde, vers de nouvelles terres, sans regarder en arrière ! » Mais soudain son âme s’assombrit et une tristesse telle qu’il n’en avait jamais ressenti lui étreignit le cœur. Il médita toute la nuit. Le matin seulement, en arrivant à Moscou, il se ressaisit.
« Je suis un misérable ! » se dit-il.

Et il me semble fort que ce roman est longuement cité dans Les Détectives sauvages de Bolaño. Lecture (presque) commune avec Miss Bouquinaix et Metaphore : la plupart des billets sortiront le 31 mais j'ai une autre lecture russe pour cette date. Les billets de L'écho des écuries, Denis, Ingannmic. Participation à l'Hiver en Russie de Cryssilda et au challenge Histoire de famille de Sharon.






dimanche 27 janvier 2013

Humeur du dimanche soir


Un tout petit mot pour vous prévenir que le rythme (un peu lent) du blog va se poursuivre encore quelque temps. Mon quotidien en ce moment est constitué d'un nouveau grand appartement dont il faut refaire les peintures (mais il grand....), de toutes mes affaires rassemblées dans une multitude de cartons (normalement j'ai profité de l'épisode pour compter mes livres, vous aurez bientôt la réponse) et d'une semaine où ma valise, ma clarinette et moi sommes chez Moustachu en attendant la fin desdites peintures (et il n'est pas du tout en forme, le pauvre). Ai-je besoin de dire que cela laisse peu de temps pour lire et aucun pour naviguer de blog en blog ? Pour l'instant sont assurées uniquement les lectures communes et les livres envoyés par les éditeurs, mais je reviens bientôt avec des billets et un tag...

jeudi 24 janvier 2013

Vous n’êtes point assez savante pour gouverner le monde de vos fantaisies ; vous les semez à pleines mains sur le sol aride de la réalité, et là, plus agiles et plus fines que vous, elles vous échappent et vous trahissent.


George Sand, Teverino, 1846.

Un petit roman de Sand, pas son meilleur à mon avis, mais montrant une nouvelle veine de son imagination.
Léonce emmène Sabine pour une journée de promenade pleine d’imprévus (sous la forme d’un curé, d’une charmeuse d’oiseaux et d’un mystérieux Italien). Les deux s’aiment sans le savoir, sans se le dire, l’une trop fière et l’autre trop froid pour le reconnaître. Ils auront besoin de quelques épreuves pour s’avouer la vérité. On est à la frontière franco-italienne. L’époque n’est pas précisée mais le récit est très imprégné par le XVIIIe siècle et par les idées des Lumières sur l’égalité entre les hommes.
Ce roman est d’abord un dispositif, entraînant les héros d’un lieu à un autre, d’une discussion à une autre. Je n’aime pas trop cela, j’avoue. J’ai surtout eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages, qui ne sont guère sympathiques. Je n’ai pas non plus de goût pour les dissertations théoriques sur l’amour où les personnages se leurrent eux-mêmes dans des généralités abstraites.

Alors ? J’ai été sensible au fait que Sand, avec sa propre sensibilité, écrive un roman du XVIIIe siècle. Ce roman peint l’aristocratie et leur art de vivre, l’art de la conversation tel qu’il a été rêvé – difficile de ne pas penser à Marivaux (Cléanthe suggère Jacques le Fataliste de Diderot). Mais c’est le roman d’un auteur romantique, qui vit après la Révolution, après l’idéal de liberté entre les hommes et la remise en cause de la toute puissance de l’Église, capable de porter un regard tendre sur chacun des humains. Le romantisme est sensible dans les citations du roman de Goethe, Wilhelm Meister, et dans la mythification de l’Italie comme patrie des arts, de la liberté et de l’amour – le personnage de Teverino rappelle l’Italie telle qu’elle apparaît dans Corinne ou l’Italie de Staël. Enfin, j’ai été très sensible aux descriptions de paysages : attentives aux formes, aux lumières, à l’atmosphère, aux animaux, aux plantes… Goût romantique pour les paysages majestueux de la montagne et ses précipices, pour les forêts profondes, pour les églises gothiques comme des architectures de rêve.

Vernet, Bergers dans les Alpes,
musée des beaux-arts de Tours, image RMN.

J’ai aussi beaucoup pensé à Diderot et à la description qu’il a donné en 1765 des peintures de Joseph Vernet : une promenade philosophique qui s’effectue de sites en sites, correspondant à autant de tableaux. Je pense que Sand connaît bien son Diderot… Les paysages traversés dans le roman de Sand sont pittoresques, c’est-à-dire dignes d’être peints, et le parcours des héros ressemble bien à cette promenade initiatique, menant à une douce philosophie de l’amour.
Un roman qui ne m’a donc guère plu, mais qui me paraît extrêmement riche et intéressant, et qui révèle une nouvelle facette des multiples talents de l’auteur.

Ces flots verdâtres étaient limpides comme le cristal ; des tapis d’émeraude s’étendaient sur chaque rive ; le silence de la solitude n’était plus troublé que par de frais murmures et la clochette lointaine des vaches éparses et cachées au flanc des collines par une riche végétation. Les gorges granitiques ouvraient leurs perspectives bleues, traversées à la base par les sinuosités des eaux argentées. C’était un lieu de délice où tout invitait au repos, et d’où cependant l’imagination pouvait s’élancer encore dans de mystérieuses régions.

Petit ajout pour les proustiens (car Proust connaît bien son Sand) : Léonce compare une petite église à « quelque pagode barbare » ce qui n’est pas sans rappeler le côté persan de l’église de Balbec

Bon pour le Challenge Sand de George et il viaggio. LCA avec Cléanthe, Claudia Lucia qui rapproche le roman de textes de Musset et Miriam.





mardi 22 janvier 2013

Je considérai l’état de ma vie présente, les voyages vagabonds, les changements de lieux, la diversité des objets, et les mouvements continuels dont j’étais agité.


Jean-François Regnard, Voyage en Laponie, 1681, publié par Ginkgo, 2010.

Vous connaissez mon goût pour la Finlande... c’est donc avec une certaine curiosité que je me suis tournée vers ce récit de voyage en Laponie. écrit par un français du XVIIe siècle. Il s’agit d’une édition grand public : la préface de Philippe Geslin explique le contexte du texte sans être scientifique, ce qui fait que tout cela se lit agréablement.
Regnard voyage dans une Laponie sous l’autorité du roi de Suède, et il voyage en été, ce qui est important à savoir. La plupart des indications d’ordre ethnologique qu’il donne sont reprises de livres plus anciens sur le sujet (comme l’indique la préface), il ne s’agit nullement d’un témoignage – ce qui explique qu’il puisse dire à quoi ressemblent l'hiver ! Le narrateur est un homme du XVIIe siècle avec ses défauts et ses qualités : passionné par la chasse, on sait tout de la faune et du goût qu’ont tous les animaux, moqueur vis-à-vis de la religion des Lapons, peu ouvert d’esprit et assez arrogant. Mais il livre un tableau vivant de la région : celle-ci, loin d’être vide de toute humanité, est habitée et parcourue en tous sens, suivant le rythme des foires et des fêtes, des chasses et des pêches, et les hommes du roi de Suède essaient de contrôler la région. D’autant que s’y trouvent plusieurs mines de minerais divers et Regnard en donne de longues descriptions : il est plus intéressé par les hommes et leurs industries que par les paysages. Où l’on voit que l’on est loin d’un monde perdu, hors de l’histoire et immobile.

Munsterhjelm, L'Étang de la forêt sous la lune, 1883,
Turku, Taidemuseo, image M&M

Des détails ? Regnard se complaît à colporter de prétendues anecdotes totalement fantaisistes ou se laisse emporter par son imagination quand il chante les « chênes verts » de Laponie. Il souligne avec envie l’alcoolisme généralisé, s’intéresse beaucoup à l’élevage des rennes et rapporte que le pire fléau de la région est le moustique (ce qui n’a guère changé). Il évoque enfin à plusieurs reprises une mystérieuse « petite mousse blanche » dont se nourrissent les rennes : le lichen tout simplement, qui lui est totalement inconnu.

Les sujets d’exotisme n’ont pas toujours beaucoup changé, ainsi le sauna :
J’eus de la peine ensuite à concevoir comment ces gens, sortant nus de ces bains tout de feu, allaient se jeter dans une rivière extrêmement froide qui était à quelques pas de la maison ; et je conçus qu’il fallait que ces gens fussent d’un fort tempérament, pour pouvoir résister aux effets que ce prompt changement du chaud au froid pouvait causer.

Merci aux éditions Ginkgo pour cette lecture. 


dimanche 20 janvier 2013

De la grâce et de l’horreur, un poème plein de renaissantes magies, de tableaux sublimes, de délicieuses rusticités ! La Bretagne est là dans sa fleur.


Honoré de Balzac, Les Chouans, 1827.

Un très bon roman d’aventures écrit par Balzac, avant la grande aventure de La Comédie humaine.
On se situe à la toute fin du XVIIIe siècle quand un général Bonaparte auréolé de ses victoires n’est encore qu’un espoir possible à l’horizon d’une France dévastée. En Bretagne et en Vendée, la situation est difficile. L’armée républicaine tient les villes, mais les paysans occupent les campagnes, les chemins et les haies. Balzac place ici le récit d’une de leurs dernières luttes – dont je vous épargne le détail – dans une fiction s’insérant dans les événements du temps.
Ce roman est une réussite car il présente aux lecteurs du début du XIXe siècle un moment de l’histoire récente. La plupart d’entre eux ont certainement en mémoire ces mois où l’histoire a basculé, tanguant d’un bord à un autre, et où toutes les familles ont été touchées d’une manière ou d’une autre. Mais les personnages ne sont pas des allégories et plusieurs sont des portraits très réussis.

L’héroïne, Marie de Verneuil, est une grande héroïne balzacienne. J’ai particulièrement trouvé habile le fait que sa véritable identité ne soit pas tirée au clair pendant une grande partie du roman, ce qui lui permet toutes les ambiguïtés. C’est un procédé qui s’applique à d’autres personnages comme à Corentin (qui est présent dans d'autres romans), et le lecteur sent que ces personnages sont riches de possibilités et d’une personnalité sur lesquelles nous n’avons qu’un aperçu. Marie est une femme sensible, intelligente et rusée, ambitieuse, en proie à des désirs contradictoires, passionnée, maîtrisant les rapports de force d’une société. Elle est parée du prestige de l’aristocratie de l’Ancien Régime tout en étant du côté de la liberté et de l’égalité républicaine. Ce misogyne de Balzac a réussi là un vrai portrait. Le jeune héros fringant est loin d’être aussi réussi.
J’ai également aimé les membres de l’armée républicaine qui inspirent une évidente sympathie à l’auteur. Hulot est un brillant militaire, un héros républicain qui n’est pas sans faire penser (c’est étrange) à un personnage de la IIIe République, solide pilier d’un régime et d’idéaux encore vacillants, et aux grognards de Napoléon (le colonel Chabert par exemple).

Géricault, Portrait d'homme dit le vendéen,
 1815-1819, musée du Louvre, image M&M.

Et la Bretagne ? L’action se passe à Fougères et sa région (ville qui sera celle du peintre Pierre Grassou). Il y a de très belles descriptions des paysages, de la campagne, de l’organisation des cultures, des habitations qui montrent que Balzac a vu la région et a été sensible à la lumière, au climat et à la beauté particulière de cette région. La description du château de La Vivetière est celle d’un roman néo-gothique (telle qu’évoquée par Rêve de monuments), comme un lieu chargé de mystères, décor d’un épisode sanglant de l’histoire de France. Quant aux personnages des Chouans, ils sont assez réussis. On sent que Balzac s’est fait plaisir en brossant des portraits colorés d’hommes rusés et abrutis, tout à la fois bons sauvages et représentants vivants d’une culture primitive.
Un grand plaisir de lecture, je vous encourage vivement à vous lancer.

Mais elle marcha lentement, car elle avait jusqu’alors ignoré la sombre majesté qui pèse sur un être solitaire pendant la nuit, au milieu d’un site sauvage où de toutes parts de hautes montagnes penchent leur tête comme des géants assemblés. Le frôlement de sa robe, arrêtée par des ajoncs, la fit tressaillir plus d’une fois, et plus d’une fois elle hâta le pas pour le ralentir encore en croyant sa dernière heure venue.

Challenge Breton de Claudia Lucia et challenge Balzac de Marie qui organisait la LC. L'avis de Cléanthe, de MarieAutres romans de Balzac chroniqués ici : La Fille aux yeux d’orLa Duchesse de LangeaisFerragusMadame FirmianiCésar BirotteauVoyage de Paris à JavaLes Illusions perdues.
Je profite de cet article pour adresser un clin d’œil amical à Rachid et à sa famille.




mercredi 16 janvier 2013

Humeur du milieu de semaine


Me voici revenue de mon périple muséal-amical-familial. Cela s’est plutôt bien passé malgré les perpétuels gros soucis de santé de mon Moustachu (il vaut mieux vous habituer à ce thème). Je me suis régalée dans les salles du musée du Louvre et du musée d’Orsay et dans quelques autres endroits. J’ai vu l’exposition L’Impressionnisme et la mode, j’en possède le catalogue, je vous en parlerai sans doute une fois que je l’aurai lu.

Paris depuis le musée d'Orsay. M&M


L’ensemble fut raisonnable en ce qui concerne les achats de livres puisque je n’ai craqué que pour deux catalogues d’exposition en promotion et ces trois petits livres : 
Constance de Salm, Vingt-quatre heures d’une femme sensible, 1824. Trouvé à la boutique du musée Carnavalet, ce livre va me permettre de découvrir cette femme de lettres du début du XIXe siècle qui m’est totalement inconnue et dont l’ouvrage semble faire penser à Stefan Zweig.
Lola Montes, L’Art de la beauté, 1858. Les conseils de beauté délivrés par une courtisane et une actrice. Je l’ai parcouru : il a l’air tout à fait intéressant et amusant.
Velours et guipure. Mallarmé et La Dernière Mode : une brochure sur un magazine de mode rédigé entièrement par Mallarmé (oui !), déniché au Musée d’Orsay.

Je me dois également de signaler ici mon inscription à deux nouveaux challenges :
Celui de Lou, consacrée à Virginia Woolf : le prétexte parfait pour relire Mrs Dalloway et m’acheter d’autres titres de ce grand écrivain. Pour commencer, une LC le 1er avril d'Entre les actes.
Celui d’Anis qui envisage plus largement la littérature féminine : "Lire avec Geneviève Brisac". Voici qui va nourrir ma page Elles, les écrivains !

Au programme de mes journées en ce moment : ponçage, peinture, déménagement… L’activité de ce blog va être aléatoire jusqu’en février.

lundi 7 janvier 2013

Les dames de la Belle Époque

Continuant mon périple parisien, je suis passée au musée Carnavalet (qui est gratuit et magnifique, avis à la population) où j'ai visité l'exposition sur les décors des églises parisiennes du XVIIe siècle (qui, elle, est payante mais qui vaut vraiment le coup). On y découvre les magnifiques peintures des  artistes français qui ornaient les églises de la capitales, un régal pour les yeux.
On ne peut pas prendre de photographies dans l'exposition mais rattrapage dans le musée. Aujourd'hui sélection de ces dames qui hantent les romans de Zola, de Maupassant, de Proust et des autres...

Duez, Splendeur, 1874, image M&M
Elle porte bien son nom, cette Splendeur... Elle est brillante, rutilante, glorieuse... où l'on constate que la mode du petit chien assorti à la tenue n'est pas nouvelle.

Dennery, La Rue Auber sous la pluie,
1889,image M&M
Retrousser ses jupes quand il pleut, traverser les surfaces luisantes des rues et ce camaïeu de gris si parisien, tout me plaît.

La Parisienne, mosaïque de Forain,
d'après Facchina, image M&M.
J'ai aimé la silhouette très graphique de cette élégante, chargée de ses cartons, le visage enveloppé par les tissus.

Chabas, Daniel Lesueur (alias Jeanne
Loiseau) femme de lettres
, image M&M
Je ne connaissais pas cette femme de lettres mais elle est splendide, la pose est décidée, un peu provocatrice. Voilà quelqu'un de décidé et de fier. La chevelure rousse, le regard direct, le léger sourire et le délicat bras blanc, bravo !

samedi 5 janvier 2013

Propos de tables

Les vacances sont loin d'être aussi gaies que prévu. Malgré tout j'ai passé la journée au Louvre et je vous livre ici quelques fragments... pour les fines bouches.

Titien, Les Pélerins d'Emmaüs,v1530. Image M&M
Le regard happé par la nappe repassée, pliée, dont les blancs déploient toute une gamme de reflets, par les mains fines aux gestes expressifs et par l'énorme miche de pain, si réaliste.


Antoine ou Louis Le Nain, Repas de paysan, 1642, image M&M.

Le camaïeu de bruns : la nappe moins éclatante que celle de Titien (nous sommes chez des paysans avec nappe), les vêtements, les mains, la cruche en terre et encore la grosse miche de pain.
J.-F. de Troy, Le Repas chez Simon, image M&M
Un riche repas (peut-être un peu déformé par la perspective) avec des viandes rôties, une belle nappe vénitienne, du pain brisé, de la vaisselle brillante...

Chardin, Panier de raisins, gobelet d'argent et
bouteille
, avant 1728. Image M&M.
Mon cher Chardin à ses débuts, c'est encore un peu bancal. Mais les fruits à la peau douce, à la couleur intense se reflètent dans le blanc de l'argent.

Carle Van Loo, Halte de chasse, 1737. Image M&M.
Un pique-nique d'aristocrates avec des viandes succulentes, du pain et du vin.

Bon appétit ! à bientôt avec de nouvelles images...

mardi 1 janvier 2013

Humeur du mardi parce que c'est le premier


Pour saluer la nouvelle année, je reprends en l’adaptant ce portrait chinois composé de mes lectures de l’année 2012, en écho à celui de 2011. J’ai enlevé et ajouté des questions pour l’occasion :

À la Major. Image M&M
Je suis... La Fille aux yeux d’or (ou presque)
Mon état d'esprit : je me trouve dans Une trop bruyante solitude
Je vis dans L’Aiguille creuse (on peut rêver)
Si je pouvais aller n’importe où... Je ferais un Voyage de Paris à Java
Mes amis et moi... nous sommes en permanence sur Le Pont des arts
Mon moment préféré de l'année, au printemps, quand on se dirige Vers l’autre été
Mon moment préféré de la journée : La Nuit la neige (en réalité, j’aime la nuit mais pas la neige – on fait avec ce qu’on a)
Mon animal préféré : j’aurais pu remettre Les derniers grizzlys mais je choisis finalement Les Vaches en demi-deuil
Ma grande passion : Mes hommes de lettres (qui en doutait ?)
Le défaut qui m'horripile le plus : L’Hiver des hommes
Le métier qui me fait rêver : cette année j’ai eu le choix, ce sera finalement Les Détectives sauvages
Mon histoire d’amour : Yes is more (oui, Moustachu, oui !)
La vie pour moi, est une Éducation sentimentale
Ma grande peur : que se produise un Meurtre chez tante Léonie
J'aimerais mourir... il me faut une belle Mort à Venise (ce serait classe mais je vais attendre encore un peu)
Mon rêve le plus cher est... un Secret absolu...(et je ne savais pas quoi mettre d'autre mais je n'avais pas le coeur de supprimer la question)
Si j'avais un conseil à donner... Dompter la bicyclette (ça peut toujours être utile)
Pour moi, l’année 2012 était Fort(e) comme la mort
Et pour l’année 2013 ? Si elle pouvait être La Folle du logis, ce serait bien.

Cliquez sur les titres, les liens vous mèneront aux billets. Et n’hésitez pas à reprendre le questionnaire en le modifiant si vous voulez.

Ce billet pour vous annoncer la fin de mon contrat à la Fnac et par conséquent le début de mes vacances. Ce blog va partir visiter quelques musées avant de reparler littérature… à bientôt !
Très bonne année à toutes et à tous !