La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 29 octobre 2019

Me voici devant tous un homme plein de sens.

Apollinaire, Calligrammes, « Chevaux de frise » 1918.

Pendant le blanc et nocturne novembre
Alors que les arbres déchiquetés par l’artillerie
Vieillissaient encore sous la neige
Et semblaient à peine des chevaux de frise
Entourés de vagues de fils de fer
Mon cœur renaissait comme un arbre au printemps
Un arbre fruitier sur lequel s’épanouissent
                                   Les fleurs de l’amour

Pendant le blanc et nocturne novembre
Tandis que chantaient épouvantablement les obus
Et que les fleurs mortes de la terre exhalaient
                                   Leurs mortelles odeurs
Moi je décrivais tous les jours mon amour à Madeleine
La neige met de pâles fleurs sur les arbres
            Et toisonne d’hermine les chevaux de frise
               Que l’on voit partout
                        Abandonnés et sinistres
                                   Chevaux muets



Une petite semaine d'entracte avant la reprise...
En attendant, vous pouvez vous aérez en lisant mes billets sur mes vacances anglo-normandes : présentation, deux étapes Néolithiques (Stonehenge, et les pierres dressées d'Avebury), le palais romain de Fishbourne et ses mosaïques ; Caen et Guillaume le Conquérant ; Salisbury (la cathédrale et Guillaume) ; le château d'Arundel (et ses magnifiques jardins) ; Petworth House (et son décor de bois sculpté).

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