La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 18 septembre 2021

Mary Cassatt

 Dans cette série impressionniste, j’avais très envie de vous parler de Mary Cassatt.

Pourquoi ? Pour augmenter mon quota de femmes ? Pas seulement. Il est vrai que les femmes sont nombreuses parmi les impressionnistes. On a tendance à mettre en avant Berthe Morisot (de façon justifiée vu son immense talent), sans fournir l’effort d’aller voir Marie Bracquemond, Blanche Hoschedé ou Eva Gonzalès. Mais pas seulement. J’avais surtout envie de vous montrer ses estampes. 

Reprenons. Mary Cassatt (1844-1926) est américaine. Elle commence à étudier en Pennsylvanie avant de rejoindre Paris. Elle a voyagé en Europe et a été élève de Gérôme. Elle expose au Salon et ses œuvres attirent l’attention de Degas qui l’incite à participer aux expositions impressionnistes. Cassatt en peinture, ce sont beaucoup de portraits, surtout de la bourgeoisie (on ne fait pas de peinture dans les bistrots quand on est une femme). Elle a réussi à vivre de son art. C’est peut-être ce côté urbain, ainsi que le goût pour la figure humaine et pour les grands maîtres qui font qu’elle travaille pas mal avec Degas.


Degas, Mary Cassatt à la galerie des peintures du Musée du Louvre, souvenir des heures d'étude ensemble et hommage à une femme élégante.


Jeune fille au jardin (1880 Orsay). Jeune fille de blanc vêtue, dans le jardin, en train de broder un mouchoir, avec les cheveux bien ramassés. C'est très convenable. Mais le chatoiement des blancs est superbement rendu. C'est très savant tout cela.

Le thé (1883 Metropolitan). Même si la dame et son bonnet de dentelle se détachant sur le vêtement noir sont superbes, j'avoue avoir craqué pour la porcelaine bleue et blanche, luxueuse, trahissant le goût pour l'Orient. Quelle délicatesse !


En 1890, on est en plein japonisme à Paris (vous vous souvenez d’Henri Rivière ?) et Cassatt découvre les estampes japonaises (qui sont des gravures sur bois). Elle se lance alors dans la gravure (pointe sèche, eau-forte et aquatinte), mais en s’inspirant de cette nouvelle esthétique.

Comme beaucoup, j’ai découvert ces gravures lors d’une exposition à Jacquemart-André. On ne devait pas pouvoir prendre de photos et j’ai dû récupérer les images sur le site de la RMN. Mais je tenais absolument à vous les montrer parce qu’elles sont superbes !


Femme à sa toilette. Le mouvement du corps est rendu de façon très simple, sans trait inutile, mais très réaliste, avec beaucoup de pudeur. Notez le vêtement, la façon dont il est porté et noué pour tenir tout en dégageant le buste. Un vrai moment d'intimité.

En omnibus. J'aime bien le camaïeu de gris-bruns qui sous-tend l'ensemble et le vêtement du bébé qui est complètement disproportionné. Et puis le regard d'ennui de la femme de gauche.

Femme se coiffant. Là encore une gamme de couleurs très restreinte et une femme vue de dos, dans une attitude très naturelle, rendue sans voyeurisme. La poitrine est évoquée schématiquement dans le miroir, mais ce qui compte c'est cette gestuelle.

La lettre. Ce modèle aux cheveux noirs et au vêtement d'intérieur si luxueux est peut-être le plus proche des femmes des estampes japonaises. Ici le geste est trivial et la femme se concentre sur ses pensées sans prendre la pose.
La Lampe. J'aime bien la gamme de couleurs restreinte, le choix des objets, très élégants (l'abat-jour qui ressemble à une jupe, le guéridon, le bibelot, le grand éventail de la dame qui est en soirée, la tapisserie du fauteuil). Elle est de dos, la nuque et le dos se détachent sur une robe de soirée, elle a le cou un peu tordu, ce n'est pas un joli cygne. Elle est peut-être fatiguée de cette trop longue soirée.

Il y a aussi plusieurs oeuvres avec des mères s'occupant de leur enfant, comme cet Après le bain. Des images simples et sensibles, un face à face entre deux regards, sobre et délicat.


Une série sur les peintres impressionnistes : Édouard Manet ; Claude Monet ; Berthe Morisot ; Camille Pissarro ; Auguste Renoir ; Alfred Sisley.
La semaine prochaine, un autre peintre.

ADDENDUM FRONT
Avant / Presque après. Presque, car une intervention sera nécessaire en février pour remonter le sourcil gauche. En attendant, il faut continuer les massages et l'hydratation. Et je suis trop trop contente de pouvoir sortir tête nue, que les gens n'aient plus besoin de chercher mon regard, de ne plus être la dame avec un truc à la tête. Une libération. 

Vivement le printemps que ce soit vraiment fini !


10 commentaires:

keisha a dit…

Pour le premier j'ai eu du mal à distinguer les deux femmes...
J'aime beaucoup l'ambiance japonaise, merci!
Courage pour la suite, le 'machin' a disparu, encore une intervention... Et j'ai zieuté sur l'intérieur de la maison. ^_^

nathalie a dit…

Ah non c'est l'appartement actuel ! Je ne suis pas encore dans la maison !

Dominique a dit…

une peintre que je n'aurais pas spontanément mise en avant car je l'avais un peu oublié
Courage pour la suite des festivités médicales !!! le résultat est déjà vraiment bon

nathalie a dit…

Les festivités, c'est exactement le mot. Surtout pour le champagne à la fin.

Passage à l'Est! a dit…

Je suis curieuse de la taille de ces estampes?
Encore une intervention? Aïe aïe. Mais c'est vrai que la différence est déjà énorme.

nathalie a dit…

37 sur 25 cm environ. Pour les estampes le format est décidé par la taille de la presse en général.

eimelle a dit…

cela a déjà sacrément progressé, courage pour l'intervention! Et merci pour ce focus sur cette artiste que je connais mal!

nathalie a dit…

Je connais mal aussi et j'avais vraiment apprécié l'exposition.

claudialucia a dit…

C'est une peintre que j'aime beaucoup et dont j'ai vu beaucoup d'oeuvres à Washington et New York. Effectivement ses mères et enfants sont d'une grande sensibilité.

De beaux résultats et bon courage pour la nouvelle intervention.

Nathalie a dit…

J’ai vu peu de ses peintures ou alors elles ne m’ont pas frappée, mais j’ai eu un coup de cœur pour les estampes.