Ce blog explore les photos contenues de mon ordinateur… La semaine dernière, Jésus était ressuscité !
Vraiment ? Les disciples se trouvent simplement dans un tombeau vide et peuvent conjecturer… après tout, personne n’a vu Jésus vivant depuis qu’il a été crucifié.
Personne ? ou presque.
Il y a un petit paquet de légendes à propos des mystérieuses apparitions de Jésus entre le dimanche de Pâques et le jeudi de l’Ascension, 40 jours pendant lesquels un dieu se promène sur terre.
Aujourd’hui, concentrons-nous sur les récits les plus canoniquement acceptés et qui ont donné lieu à quelques belles représentations.
L’épisode dit Noli me tangere : Marie-Madeleine se tient en pleurs devant le tombeau vide, parce que le prophète a disparu. Quand soudain… le voici ! Jésus dit à Marie « Noli me tangere… » « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. » Et Marie-Madeleine court porter la bonne nouvelle aux amis de Jésus.
Tout d'abord, ce beau tableau de Savoldo (1530, National Gallery, Londres), montrant Marie-Madeleine enveloppée dans un grand voile argenté, se devant le tombeau ouvert. On dirait plus une élégante allant voir son chéri, mais ce qui importe ce sont les couleurs ! Le bleu vif du ciel et surtout ces magnifiques reflets du tissu.
Une gravure sur bois de Jean d'Ypres (fin XVe siècle, BNF). La gravure a été colorée au pochoir et on voit les couleurs qui débordent, notamment à l'arrière-plan, sur la représentation de Jérusalem. Marie-Madeleine est reconnaissable à son pot à onguent et Jésus... qu'elle croit tout d'abord être le jardinier tient une pelle. Mais il porte la tunique pourpre et les stigmates.
Avec Martin Schongauer (vers 1480, Musée des Unterlinden à Colmar), la scène se tient d'ailleurs dans un joli petit jardin clôt. On retrouve les claies entrelacées, comme dans la gravure, les arbres à fleurs et à fruits, une jolie petite herbe verte. Le jardi... Jésus et Marie-Madeleine ont des attitudes élégantes et le vide contenu dans le main est au centre du panneau.
Je vous ai déjà parlé d'Edward Burne-Jones. Le Matin de la Résurrection avec Marie-Madeleine (1886, Tate) montre deux anges, enveloppé.e.s de gris, assis sur le rebord du sarcophage. Marie-Madeleine a l'air effrayée par l'irruption de cet inconnu, ou par le surgissement de ce mort, son vêtement prend des teintes sombres, et Jésus se tient silencieux et immobile, sa tête nimbée. Un tableau silencieux et mystérieux.
L’épisode dit des Pèlerins d’Emmaüs : deux hommes fuient Jérusalem après la condamnation de Jésus. À Emmaüs, ils partagent leur repas avec un homme croisé sur leur chemin, sans savoir de qui il s’agit. « Il prit le pain, prononça la bénédiction et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et le reconnurent. » Notez qu’on ne sait pas très bien où se trouve Emmaüs.
L’épisode dit des Pèlerins d’Emmaüs : deux hommes fuient Jérusalem après la condamnation de Jésus. À Emmaüs, ils partagent leur repas avec un homme croisé sur leur chemin, sans savoir de qui il s’agit. « Il prit le pain, prononça la bénédiction et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et le reconnurent. » Notez qu’on ne sait pas très bien où se trouve Emmaüs.
Un joli tableau anonyme (Flandres, début XVIIe siècle, Musée de Nice) dans un paysage d'eau. Belles maisons, beaux arbres, un moulin et trois hommes sur un chemin. L'un d'eux est vêtu de rouge et émet de la lumière. Comme une rencontre champêtre.
Notez que les fleurs et les racines des arbres ont la même taille que les personnages qui ont été ajoutés au dernier moment. C'est joli, c'est plein de rêve, mais ce n'est pas forcément solidement construit.
Notez que les fleurs et les racines des arbres ont la même taille que les personnages qui ont été ajoutés au dernier moment. C'est joli, c'est plein de rêve, mais ce n'est pas forcément solidement construit.
Place au patron ! Le Souper à Emmaüs de Caravage (1606, Brera) avec un seul visage dans la lumière. Les profils des autres personnages (aubergistes, pèlerins) sont dans l'ombre ou semblent frustres, mais au centre de la toile, ce pain et ce geste, cette main suspendue, à quoi l'on peut reconnaître son ami que l'on croyait disparu. Un modèle.
La grande machine baroque de Gianantonio Guardi (1742, Collégiale des Andelys) : des nuées, des couleurs mystérieuses, des créatures surnaturelles dans les airs, les deux pèlerins qui écartent les bras pour bien marquer leur surprise, Jésus qui rompt le pain et cette nappe vaporeuse et immatérielle.
L’épisode dit de l’incrédulité de Saint Thomas : Thomas est l’un des 12 disciples. Il a mis en doute la résurrection de Jésus en disant à ses collègues : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. » Quelques jours plus tard, Jésus se trouve au milieu des disciples et il s’adresse à Thomas : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois. » Évidemment, Thomas le reconnaît et Jésus conclut ainsi :« Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » Thomas est réputé avoir évangélisé l’Inde.
Le tableau du Caravage (1603, Palais de Sanssouci de Postam, image Wikipedia), avec son clair obscur si particulier et Jésus qui met le doigt de Thomas dans sa plaie. C'est indécent au possible. Et le jeu des lumières sur ces têtes ridées et sur le corps blanc de Jésus, avec les figures qui émergent du fond sombre.
D’après les quelques lignes glanées dans Wikipedia, il y a eu quelques autres chanceux :
Outre qu'il mentionne que Jacques le Juste, le frère de Jésus, a reçu une apparition, Paul indique que Jésus est aussi apparu à 500 disciples simultanément. Par ailleurs, selon les Actes des Apôtres, Paul bénéficie d'une apparition de Jésus à proximité de Damas, plus d'un an après la résurrection.
La semaine prochaine, il sera temps d’ascensionner !
Je vous ai montré des natures mortes (XVIIe et XIXe siècles) en prenant prétexte du Carême. Puis vous avez eu les Rameaux. La Cène et le Lavement des pieds. Puis, la nuit au Jardin des Oliviers et l'arrestation du Christ. Le procès de Jésus (flagellation et couronnement d'épines). L'heure du Ecce homo. La montée au Calvaire ou portement de croix. La Crucifixion. La Déposition de Croix. Jésus est mis au tombeau et puis il descend au Limbes. Jésus est ressuscité.
Je vous ai montré des natures mortes (XVIIe et XIXe siècles) en prenant prétexte du Carême. Puis vous avez eu les Rameaux. La Cène et le Lavement des pieds. Puis, la nuit au Jardin des Oliviers et l'arrestation du Christ. Le procès de Jésus (flagellation et couronnement d'épines). L'heure du Ecce homo. La montée au Calvaire ou portement de croix. La Crucifixion. La Déposition de Croix. Jésus est mis au tombeau et puis il descend au Limbes. Jésus est ressuscité.
Mais oui, j'avais oublié le Noli me tangere (et je constate en rigolant que tu n'as pas décidé du sexe des anges, l'écriture inclusive, ah la la)
RépondreSupprimerJe préfère ne pas prendre de risques !
SupprimerEt tu serais bien fan du Caravage, toi (on te comprend)
RépondreSupprimerIl faut voir sa peinture "en vrai", après tous ces siècles et ces mauvaises reproductions, elle conserve sa capacité de choc et sa puissance, avec une économie de moyens.
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