La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 25 décembre 2023

Repos de Noël pour le blog.

 


 

À l’heure où vous lirez ce billet, je serai chez ma maman, dans une forêt normande, mais avec l’ordinateur, parce que j’ai toujours beaucoup de travail en décembre. Repos début janvier pour ma part – j’ai hâte.

Le blog interrompt ses billets littéraires et touristiques et c’est l’occasion d’une petite revue des événements de ma vie. Une vie tranquille dans un contexte bien déprimant avec une Assemblée qui vote des lois xénophobes et qui détruit la République, le bouleversement climatique, la pollution généralisée, l'écroulement de la biodiversité, les services publics un peu croulants, etc. Malheureusement « etc. ».



À mon échelle individuelle ceci dit, tout va bien.

Côté travail, je continue à rédiger des comptes rendus de réunion pour les entreprises et les administrations (tant que les outils d’intelligence artificielle me laissent travailler).

Côté santé, je découvre la capsulite ou épaule gelée, avec une épaule gauche un peu récalcitrante pour accomplir certains gestes – il faut me voir essayer d’enfiler ou d’enlever un blouson pour comprendre. Séances de kiné, exercices, séances de kiné, exercices, cela revient, mais pas très vite.


Le couple de pies est vigilant.
Elles aiment venir manger au petit matin les croûtes de fromage et les couennes de jambon. 


Côté maison, les travaux se poursuivent. Au printemps, j’ai fait enlever la grosse et moche cheminée du salon et j’ai profité des travaux et de la présence du conduit pour faire installer un joli petit poêle à bois. Cela ne révolutionne rien, j’ai gardé ma chaudière et mes radiateurs, mais cela apporte un petit confort bien doux à mes dimanches après-midi, pour lire bien au chaud. En ce mois de décembre, le balcon s’est orné d’une gouttière destinée à recueillir la rare eau de pluie. Une citerne a été installée dans le jardin, charge au lierre de la recouvrir et de la camoufler. Un jour j’aurai un beau jardin, un jour… J’ai aussi déménagé la chambre et accroché la tringle à rideaux du salon !

Y a-t-il plus valorisant que de réussir à mener des travaux dans une vieille maison ? Toutes ces choses dont on est persuadé que l’on en est incapable (notamment parce que l’on est une fille, une intello en plus) et puis finalement… J’ai appris à me servir d’une perceuse. Les artisans viennent, la maison se transforme doucement au fil des années et elle embellit. Je me couche en constatant combien j’ai de la chance, mais aussi en étant fière d’avoir réussi à effectuer les bons choix. L’année prochaine, les travaux continueront !

Bonhomme Mistral et dindon, mes nouveaux santons.


Côté jardin… et bien pas grand-chose, à part un rosier églantine qui a l’air de se plaire. Mais j'accueille abondamment les petits et moins petits oiseaux : pies, tourterelles, mésanges, rouge-gorge, moineaux… Ce n’est pas une mince affaire que de parvenir à gérer cette colocation inter-espèces ! Heureusement les fauvettes n’embêtent personne. Il y a aussi des escargots qui cultivent une certaine vision du jardinage, des lézards et des tarentes, une fourmilière et d’autres petits machins. Ce sont surtout les cactus qui s’épanouissent.


Poupoule est plutôt familière.


Côté vacances, en 2023, j’ai continué à parcourir la côte méditerranéenne. Il y a aussi eu la Normandie (Dieppe et Cherbourg), et l’Angleterre, avec Bath et de belles visites sous l’égide d’Austen, et l’extraordinaire cathédrale de Gloucester. Je me suis également rendue dans une magnifique ville dont je vous parlerai dans quelques semaines ! Je ne sais pas encore trop où m’emmènera 2024 – peut-être à la rencontre de certaines d’entre vous ? J’ai quand même une ou deux idées derrière la tête.


Les mésanges amènent leurs jeunes dans le jardin pour se nourrir et je passe beaucoup de temps à les observer. Cela fait du bruit une famille mésange ! Kiik kiik kiik.


Et puis les lectures et la cuisine – je maîtrise désormais très bien la tarte au citron et aux amandes.

Le blog a connu lu des billets très enthousiastes sur Gênes. Je me demande si vous avez tous regardé les poèmes d’Hélène Dorion. Je ne pense pas et c’est dommage.


Je vous souhaite une excellente fin d’année, peut-être avec de belles fêtes, si possibles avec des proches, mais au moins en profitant de ces quelques jours où tout ralentit et où on peut manger tranquillement toutes les pâtes de fruit. Dans quelques jours, le bilan littéraire de l’année.


Dévoreurs de jardin.


jeudi 21 décembre 2023

C’est dans son sommeil que ce rythme continua à le bercer triomphalement.

 


 

Italo Calvino, Les Amours difficiles, nouvelles écrites entre 1958 et 1970, traduit de l’italien par Maurice Javion et Jean-Paul Manganaro.

 

Un recueil de nouvelles.

Dans un train, un soldat glisse sa main contre sa voisine, une plantureuse veuve, et nous suivons son exploration millimètre par millimètre. Un employé passe la nuit chez une dame et le lendemain il est un autre homme. Un homme prend le train de nuit pour rejoindre sa chérie, mais tout le plaisir semble être dans le rituel du voyage. Il y a ce couple adorable, chacun dormant dans l’empreinte de l’autre. Un lecteur qui aimerait bien finir son livre tranquillement tout en séduisant la jolie femme – comment faire pour tout réussir en même temps – et surtout ne pas perdre sa page ? Je n’ai pas lu le récit sur les fourmis, car le thème me déplaît, mais j’ai lu Le Nuage de smog, dont le fonctionnement est assez proche.


Il demeura ainsi, étendu sur le roc, dans la réverbération du soleil, immobile, ses yeux seuls (invisibles derrière les verres fumés) partant, à travers les lignes blanches et noires, à la poursuite du cheval de Fabrice del Dongo. En contrebas, s’ouvrait une calanque d’eau bleu-vert, transparente jusque dans les profondeurs. Amedeo, de temps en temps, levait les yeux sur le paysage, les arrêtait sur un miroitement de l’eau, sur la course oblique d’un crabe ; puis il se repenchait avec ferveur sur la page où Raskolnikov compte les marches qui le séparent de la porte de la vieille ; sur celle où Lucien de Rubempré, avant de passer sa tête dans le nœud coulant, contemple les tours et les toits de la Conciergerie.


C’est un monde d’employés, de petits individus pas extraordinaires, de gens qui se trouvent perturbés par une chose toute simple au point d’en être tout empêtrés, de gens qui s’interrogent sans fin sur eux et sur leurs semblables. Et Instagram déjà décrit avec exactitude dans ces années 50 par un homme fasciné par la photographie.

S’agit-il réellement d’aventures au sens amoureux ou épique ? Pour certains oui, pour d’autres c’est l’histoire de leur vie, ou un petit épisode dont le souvenir s’émoussera ou restera au contrait piquant comme un éclat de soleil au fil des années. Une aventure intérieure dans des sentiments qui vont et viennent. En réalité, on parle peu dans ces nouvelles, l’aventure et la difficulté restent cachées dans les émois de l’individu. Pas de drame ni de tragédie, mais le petit silence quotidien des personnes ordinaires.

 

Baldovinetti, Portrait d'une femme, 1465, NG Londres

C’était là, à dire vrai, un contact à peine sensible, que le moindre cahot du train renouvelait ou faisait perdre. La dame avait des genoux robustes, charnus ; à chaque secousse, le soldat devinait, contre ses os, le glissement nonchalant de leur rotule ; et le mollet tendait une joue joyeuse, de sorte qu’il fallait à celui de Tomagra une imperceptible poussée pour venir à sa rencontre.

 

Il alla à la fenêtre ; elle ouvrait sur une cour cernée de hautes murailles avec tout un peuple de balcons, et on s’y serait cru en plein désert. Le ciel apparaissait, par-dessus les toitures, non plus limpide mais blême, comme envahi par une patine opaque ; Gnei sentait bien que, dans sa mémoire, une même patine opaque effaçait peu à peu le moindre souvenir, la plus petite sensation, et la présence du soleil était marquée par une indistincte, immobile tache de lumière, comme un sourd élancement de douleur.

 

Ce sera le dernier billet littéraire de l'année. Il y aura ici un intermède plus personnel avant de reprendre les bonnes habitudes début janvier.

 

mardi 19 décembre 2023

Peuple, un jour tu accrocheras tes mains lasses aux grilles, dans un vrombissement de ruche.

 


Italo Calvino, Liguries, traduit de l’italien par Martin Rueff, recueil de textes édité en France par Nous (édition bilingue).

 

C’est un recueil de textes. Il est d’abord question de la Ligurie de l’intérieur, celle qui n’est pas sur la Riviera, dans des textes datant de l’immédiate après-guerre et des années 70. Les paysages de restanques, avec les paysans et les oliviers, qui ne sont pas dans la grande industrie, qui se débattent dans la misère. Il y a déjà alors la culture de fleurs, très exigeante. Il est aussi question de la Résistance pendant la guerre.


Le paysage est une irradiation de flèches qui se poursuivent dans toutes les directions, un espace qui appelle toujours d’autres espaces et dont il est difficile d’établir les limites.



Calvino s’efforce de dresser un panorama de la région d’avant la grande autoroute qui longe le littoral depuis Nice, en montrant que la Ligurie a une vie en dehors de la côte et qu’il s’agit, au contraire, d’une région semi-montagneuse, structurée par des vallées. En le lisant aujourd’hui, quelques semaines après avoir parcouru ce trajet interminable de viaducs et de tunnels, je trouve la perspective très intéressante !

Un texte porte pour Savone, aujourd’hui un nœud autoroutier, portuaire et ferroviaire. Je me suis réjouie d’avoir trouvé quelques pages sur Gênes, ville que j’aime tant.

Il y a aussi une réflexion sur la description de paysage, genre qui nécessite une attention à l’histoire, à la géographie et aux humains qui habitent là. C'est une certaine école du regard pratiquée ici par Calvino.

 

Il convient de rappeler que la Ligurie par le passé – et je parle d’un passé qui n’est pas si éloigné que cela – ne se définissait pas comme un ruban routier littoral selon l’image que nous nous sommes faite désormais. On avait coutume de la voir en un sens perpendiculaire à la côté : c’était le cas des marins qui s’orientent encore aujourd’hui sur ses clochers pour tracer leur route vers les ports ligures, mais c’était aussi le cas des voyageurs qui parcouraient les routes le long des vallées qui reliaient la côte aux centres de la plaine d’Italie, en passant par le dôme des montagnes.

 

Ici ce qui se présente au regard des équipages à peine débarqués c’est le monde du provisoire : des petits bars, des escaliers de tavernes, des odeurs de fritures venues des bistrots, des agences de navigation, des sonorités éraillées venues des radios et des juke-boxes. Alors que le monde flottant qui, de l’autre côté de la rue, présente ses cheminées au-dessus des installations portuaires apparaît comme le règne de la stabilité, de la permanence.

 

Ces quelques essais sont suivis de poèmes écrits pendant la guerre. Ils traduisent avec pudeur le lien de l'auteur à son pays, à sa région et aux individus qui habitent et défendent cette terre.


Qui parmi ces gens

oseraient chanter par les champs ?

Que la pioche ici

rompe la terre et le silence

en rythmant le mouvement des épaules.

Et qu’un frêle figuier

se torde au bord de la restanque.

 

Calvino sur le blog :

Les Villes invisibles
Si une nuit d'hiver un voyageur
Le Baron perché
Le Vicomte pourfendu
Le Chevalier inexistant


Cela aurait dû être une lecture commune Calvino avec Marilyne, mais elle ne peut pas être là. On lui fait des bises.

Keisha a lu Marcovaldo ou les saisons en ville.


Et jeudi, il y aura encore Calvino sur le blog.


Trois photos de la Ligurie prise depuis l'autoroute courant novembre.





samedi 16 décembre 2023

À Varengeville sur le GR21

 


Le blog séjourne à Dieppe. Aujourd’hui, vous avez mis votre réveil assez tôt. Quand il sonne, vous vous jetez sur les prévisions météo : du soleil ! C’est jour de rando ! Ne perdez pas votre temps, douche, sandwich, sac et hop, le bus 514 part pour Varengeville à 8h30 (et le suivant est à midi, donc ne le loupez pas).

Varengeville-sur-Mer, voilà un lieu touristique, connu sans doute de plusieurs d’entre vous. La petite commune s’étend le long d’une route principale et rassemble de belles propriétés. Plusieurs sites remarquables sont à visiter, mais nous sommes au mois de mai, et ils sont encore fermés, jusqu’à l’été.

Le bus vous laisse peu avant 9 heures devant la Maison de la presse. Les seules personnes à pied promènent leur chien et les voitures sont pressées d’aller travailler. 20 minutes de marche plus tard, vous voici devant l’église Saint-Valery.



Le bâtiment date des XII et XIIIe siècles. À son origine, il se trouvait à un kilomètre de la mer, mais désormais il est situé tout au bord des falaises. C’est un très joli édifice qui abrite les œuvres de plusieurs artistes, dont les vitraux de Georges Braque et ceux de Raoul Ubac.

Autour de l’église s’étend le cimetière marin, où Braque est enterré.


 



Vous pouvez lire le billet de Miriam qui a visité l'église pendant l'orage.


Le GR21 passe devant l’église, il faut prendre à gauche si vous voulez rentrer à Dieppe. Jusqu’à la plage du petit Ailly, il est champêtre, entre prés et bois, en pente douce vers la mer. Le soleil se montre doucement et se réchauffe. Un temps idéal pour marcher.




Au petit Ailly, je descends doucement sur la plage à marée basse, entre sable et galets, presque déserte en ce jeudi matin. Je me rends compte avec émerveillement que dorénavant le chemin est là, sur la plage. À marée haute, il doit passer directement sous les falaises ocres et blanches, qui laissent filtrer de très doux bruits d’effritement, mais j’ai de la chance, il y a du soleil et c’est marée basse et je passe loin de ces masses menaçantes. Jusqu’à Pourville, je marche entre la terre et l’eau, la mer et le ciel, c’est beau, c’est très beau, c’est doux, j’ai conscience d'avoir une chance infinie.







À Pourville, il est encore tôt, je mange un premier sandwich. On peut prendre un café, c’est un petit coin balnéaire.

Entre Pourville et Dieppe, la mer a emporté le chemin de randonnée et la falaise. Il faut dire que même à marée basse les flots battent les falaises. En mai 2023, quand je suis passée, le chemin se poursuivait donc dans la campagne. On passe dans les chemins gadouilleux, la boue aspire la chaussure dans un bruit de succion et on a peur d’y laisser collée la chaussure et de se retrouver en chaussettes dans la boue. Il y a des vaches et des petits oiseaux, c’est vert et rural, ce sont les vacances.


Une bonne marche me ramène près du château de Dieppe. Il fait beau, il est 13h30, je vais pouvoir manger une crêpe sur la plage.


Voilà. Il faut essayer de garder dans la tête et le corps le souvenir de ces beaux paysages, des rayons du soleil sur le rivage, de ces heures aux cris des mouettes.

Prochain billet touristique en janvier 2024 (et ce sera le dernier billet normand).





jeudi 14 décembre 2023

Tu n’as pas l’air d’un chevalier. Tu ressembles plutôt à un bon casse-croûte.

 


Christopher Denise, Chevalier Chouette, traduit de l’anglais par Claire Billaud, parution originale 2022, édité en France par Kaléidoscope.

 

C’est l’histoire d’une petite chouette qui voulait devenir chevalier (oui, comme Perceval) pour capturer des dragons. Et elle réussit presque.


Cet adorable album réunit donc : une chouette, des dragons, des chevaliers et des pizzas. Autant dire qu’il est indispensable ! Les dessins sont adorables.

C’est idéal pour un enfant de mon âge.

 




 

Le billet de Karine.


 


 

mardi 12 décembre 2023

Le soleil couchant s’étala sur l’horizon comme un œuf légèrement poché.

 


Terry Pratchett, Au Guet !, parution originale 1989, traduit de l’anglais par Patrick Couton, édité en France à l’Atalante.


Dans la ville d’Ankh-Morpork nous suivons les aventures des hommes du Guet, des minables qui prennent soin de ne pas énerver les membres de la Guilde des voleurs et de la Guilde des assassins. Sauf que le nouveau venu, le jeune Carotte, d’une force peu commune, applique la loi et les ordres à la lettre. Pendant ce temps, une société secrète, un peu miteuse elle aussi, décide d’invoquer un dragon, afin de faire venir un roi.

Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu. Les minables seront des héros et le dragon s’avèrera être… je vous laisse lire.


Vimaire sentit l’atmosphère s’épaissir, comme si l’histoire se resserrait autour du point présent, mais il ne voyait absolument pas pourquoi. C’était un de ces points où le pantalon du Temps bifurque, et si on ne faisait pas gaffe on risquait d’enfiler la mauvaise jambe…


Le livre permet d’apprendre plein de trucs palpitants sur le système digestif des dragons – pas facile d’alimenter ce feu interne à volonté, sans exploser. Il y a aussi le fameux bibliothécaire orang-outan et un disciple de Machiaval. 

Un excellent volume des Annales du Disque-monde qui peut être lu de façon indépendante du reste, à titre de petit bonbon, comme ça, pour découvrir et se détendre. Pour moi, c’est d’ailleurs le meilleur de la série pour le moment, avec les Soeurcières.

 

Pas étonnant si les dragons étaient toujours malades. Leur approvisionnement en combustible dépendait de maux d’estomac continuels. La majeure partie de leur puissance cérébrale s’employait à surmonter les difficultés de leur digestion, laquelle pouvait distiller des combustibles producteurs de flammes à partir des ingrédients les plus invraisemblables. Ils vivaient en permanence sur un fil de rasoir chimique.

 

Comme vous le voyez, il y a moult jeux de mot et d’allusions à des romans ultra connus.

 

Tissu brodé par Caterina Cantoni, 1600 Palais madame Turin

Avant cela, j’avais lu Pyramides. Ce volume est centré sur la religion, au travers d’une aventure du petit royaume de Jolhimôme, sorte d’Égypte fossilisée dans le passé et un éternel recommencement. C’est satirique, mais ce volume m’a un peu déçue, peut-être que certains gags sont prévisibles. Pourtant la relecture des mythes du cheval de Troie (ou de la vache ?) et de la traversée de la mer Rouge s’avère bien réjouissante, tout comme es chameaux mathématiciens experts et les momies qui se réveillent et sortent de leurs tombeaux.

 

- À mon avis, c’est un d’ces phénomènes inexplicables.

- Oh. Hé bé, alors, ça va.


Les Annales du Disque-monde sur le blog : La Huitième couleur ; Le Huitième sortilège ; La Huitième fille ; Mortimer * ; Sourcellerie ; Trois soeurcières **

Les petites étoiles pour vous aider à repérer les meilleurs volumes, qui peuvent se lire de façon indépendante. Pour le Guet, ce sera ****.


samedi 9 décembre 2023

Arques-la-Bataille

 


Le blog est en séjour à Dieppe. Aujourd’hui, après avoir mûrement évalué l’état de la météo et les possibilités offertes par le réseau de bus de Normandie, il visite Arques-la-Bataille (avouez que je vous emmène dans les endroits les plus extrêmes).

Arques-la-Bataille ? L’Arques est ce fleuve côtier qui se jette dans la mer au niveau du port de Dieppe. La commune est implantée six ou sept kilomètres en amont. Quant à la bataille, il s’agit de celle de 1589 – victoire d’Henri IV sur les troupes de la Ligue – menée depuis le château.

Qu’y a-t-il à visiter ? Un joli village, avec des maisons de type flamand, petits manoirs en brique très élégants.




L’église Notre-Dame-de-l’Assomption.

Elle a l’air fermée, mais si vous vous approchez de la porte sur le côté, vous constaterez qu’elle est ouverte. Un organiste joue pendant que je visite, en toute quiétude. C’est un vaste et bel édifice, gothique flamboyant, à la nef couverte d’un ample berceau de bois. Cette église a conservé son jubé, ce qui constitue une vraie rareté (le Concile de Trente ayant décidé la suppression de toutes ces barrières de chœur, il en reste très peu, l’église Saint-Eustache à Paris constituant une notable exception).


 

 

Mais surtout le château. Une ruine massive, énorme, qui rassemble à elle seule plus de pierres et de briques que l’ensemble du village réuni. Il est construit sur un éperon rocheux et domine la région. On voit dit-on jusqu’à la mer – par beau temps, j’imagine. Cette magnifique ruine du XIIe siècle a été le théâtre des guerres normando-normandes (entre Guillaume et son oncle), anglo-normandes, anglo-françaises, franco-normandes et les Allemands s’y sont même installés pendant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, on peut seulement en faire le tour, à cause du risque de chutes de pierre.


La vue est belle.



Arques est desservi depuis Dieppe par les bus Nomad de la Région, mais aussi par de très rares trains TER, et encore par la voie verte – voie ferrée désaffectée praticable en vélo ou à pied, une heure et demie de marche jusqu’à Dieppe, c’est tout plat, easy.


Notez que si vous voulez vous restaurez sur place, vous trouverez à Arques Le Henri Cat, une crêperie très sympathique qui fait famille d’accueil et lieu de sociabilisation pour chats en attente d’adoption. En été, on peut manger dans le jardin et il y a des lapins ! Un lieu idéal pour se réchauffer, où on vous servira uniquement des produits locaux.



Visite de Dieppe ; les ivoires du château de Dieppe. 
La semaine prochaine, un lieu plus connu et de la marche au soleil.